La Fille de Province, romantique ?

Publié le par La fille de province

Toute fille de province qui se respecte aime la nature. Vivant à la campagne, elle a un grand jardin fleuri qui embaume la rose les soirs d'été. Les pivoines et les violettes ont la part belle, la pelouse scintille encore de rosée et les cerises mûrissent sur l'arbre. Il y a une table blanche en fer forgé et un hamac bleu pendu sur l'ancienne balançoire de son enfance. La Marne coule tout près, les champs de blé s'étendent à perte de vue, ondulant doucement sous la brise tiède, attendant d'être moissonnés. Dans un tel univers, une fille attrape vite le syndrome du romantisme. Son style romantique n'est satisfait que par des couleurs claires et lumineuses : le blanc, le crème, parfois du gris et du bleu clair. Son motif favori est le liberty, elle voudrait voir des fleurs partout : elle en a dans les cheveux et s'en fait des colliers. Elle aime la dentelle, le velours, la mousseline, les rubans colorés, les robes à volants.. Elle marche pied nus dans l'herbe mais aime parfois gambader en ballerines, de préférence ornées d'un nœud.
Elle a de longs cheveux bouclés, prend le thé dans des tasses en porcelaine, lit Alice au Pays des Merveilles et Orgueil et Préjugés, aime les jardins anglais, les meubles patinés de blanc, les chaumières aux volets verts amande. Elle adore Comptoir de Famille, les matières naturelles (lin, chanvre, raphia), les produits bios, les recettes de grand-mère, sa grand-mère, qui lui a appris à coudre. Elle aime les roses blanches, les pivoines rosées, le muguet. Elle est un peu Dior, un peu Bottega Veneta.
Mais elle ne vit que le printemps et l'été. Comme les roses qu'elle affectionne tant, quand viennent les premiers frimas de l'hiver, elle se fane et s'éteint. Elle se transforme en une autre créature, un peu androgyne. Ayant besoin de couleurs chaudes, elle revêt du marron, du noir. Elle aime les trenchs, le vintage. Un gavroche doublé de velours ne quitte pas son chef. Elle met des pantalons à bretelles, et on dirait presque un garçon parisien du 19ème. Elle féminise avec des talons pour battre le pavé gelé : des derbies brunes. Rétro, oui. Rouge à lèvre, bibi, robe années 50, fourrure. Burberry et Salvatore Ferragamo deviennent ses meilleurs amis. Fendi pour les fourrures. Une Swatch colorée orne son poignet.
Elle a renié le cuir, les strass, le flash. Elle n'aime pas beaucoup les couleurs franches, elle préfère le bordeaux au rouge, le beige au jaune. Elle n'aime pas le violet, mais le lavande peut passer. Sa valise est vintage, et elle traine toujours une sacoche caramel avec elle. Un peu usée par les années. Les t-shirts, les tops, c'est pas trop son truc.. Ce qu'elle aime, ce sont les robes, ou les vieilles chemises en coton de son père, si douces. Elle retrousse les manches, enfile un boyfriend et le tour est joué. Le jean, elle l'aime, mais usé, délavé, pas troué. Elle le veut clair et retroussé, bien coupé. Elle n'aime ni les slims ni les leggings. Elle aime les tailles hautes, à la folie. Elle cherche une cape, elle en veut une à tout prix. Elle a déjà adopté une salopette en velours marron qui va parfaitement avec sa casquette, elle la porte avec sa paire de Kickers déglinguée. Elle sait déjà qu'elle adoptera les chaussettes dans les sandales cet hiver, des petites chaussettes blanches en dentelle. C'est son côté romantique.

 

Mur d'inspiration

 

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